Coûteuse...trop coûteuse l'émigration des ingénieurs
Ce samedi 24 février 2024, Kamel Sahnoun, le doyen des ingénieurs tunisiens, a révélé que la formation d'un ingénieur tunisien représente un coût d'environ 100 mille dinars pour l'État, ajoutant que, selon ses estimations, plus de 6500 ingénieurs quittent le pays chaque année, ce qui représente une perte annuelle de 650 millions de dinars.
Le doyen des ingénieurs a, par ailleurs, estimé à leur juste valeur les propos du président de la République, Kais Saïed, lors de sa réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur, considérant qu'il a identifié le problème de l'émigration des ingénieurs, en mettant en lumière la détérioration de leurs conditions matérielles et professionnelles.
Sahnoun a, également, souligné que l'ingénieur tunisien est recherché à l'échelle mondiale, que ce soit en Afrique, en Europe, en Asie ou en Amérique, en raison de sa capacité à s'intégrer dans ces économies, grâce à sa formation solide.
Aussi a-t-il déploré l'indifférence de l'État tunisien envers la perte que représente leur expatriation, insistant sur l'importance d'accorder aux ingénieurs la place qu'ils méritent pour redresser le pays et sauver les institutions publiques et pour modifier l'approche d'investissement, en passant d'une économie rentière, basée sur les intérêts à une économie du savoir axée sur le savoir.
Sahnoun a, enfin, appelé à l'encouragement des jeunes à créer des start-ups, précisant que la faculté travaillait sur l'élaboration d'un programme d'accompagnement pour la formation au lancement de ces entreprises.